Victor Piganiol soutiendra sa thèse intitulée : « Le touriste et son hôte. Pratiques de la ville et fonctionnement de la métropole touristique au prisme de l’hébergement chez l’habitant : le cas d’Airbnb à Bordeaux » le lundi 09 septembre 2024 à 14 h à la Maison de la Recherche (Université Bordeaux Montaigne) sous la direction d’Isabelle Sacareau.
Membres du jury :
- Sylvie Clarimont, Professeure des Universités en géographie, Université de Pau et des Pays de l’Adour, examinatrice
- Didier Desponds, Professeur des Universités en géographie, Université de Cergy- Pontoise, rapporteur
- Philippe Duhamel, Professeur des Universités en géographie, Université d’Angers, rapporteur
- Matthieu Noucher, Directeur de recherche CNRS, UMR Passages (5319), examinateur
- Didier Vye, Maître de Conférences, HDR en géographie, Université de La Rochelle, examinateur
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Résumé de la thèse : Cette thèse repose sur l’analyse du fait touristique dans la métropole bordelaise, au prisme de la location de logements de courte-durée via la plateforme Airbnb. Elle interroge le succès de cette forme d’hébergement temporaire chez l’habitant, tant auprès des touristes que des hôtes, en cherchant à éclairer les débats et enjeux sociaux, spatiaux, économiques et politiques suscités auprès des acteurs du tourisme et du territoire. S’appuyant sur une enquête combinant essentiellement l’analyse des données liées à la géolocalisation des annonces et des entretiens semi-directifs, la thèse place au cœur de son propos les hôtes et les touristes. L’analyse de la répartition de l’offre de logements du géant californien permet de comprendre l’évolution du fonctionnement touristique de la métropole de Bordeaux, lui- même lié à l’évolution des pratiques des touristes. L’une des hypothèses de ce travail est de montrer qu’Airbnb traduit de nouvelles manières d’habiter touristiquement la ville, participant activement à l’intensification du tourisme au sein de l’espace considéré. L’étude de ce mode d’habiter spécifique permet d’éclairer les évolutions du système touristique bordelais, entendu comme un système d’acteurs, de pratiques et d’espaces, et d’analyser les effets de cette pratique prétendument issue de l’économie collaborative sur les acteurs hôteliers du tourisme, mais également sur les spatialités touristiques et la relation du touriste à l’habitant permanent. Ce dernier choisit parfois de devenir hôte, modifiant volontairement son statut par l’accueil des touristes, en leur délivrant des conseils, voire en participant à la structuration de leur séjour. Il se transforme en opérateur touristique, et est à l’origine d’un discours géographique à propos du logement, de l’environnement proche, voire de la ville-destination. Il déploie des stratégies locatives pour tenter de louer son bien et se démarquer de la concurrence. La thèse s’intéresse également au comportement du touriste. Dans sa manière d’être touriste, cet acteur peut être à l’origine de l’émergence de nouvelles sociabilités par la formalisation d’un nouveau rapport à l’autre (et du rapport de cet autre, l’hôte, au touriste), mais il peut aussi faire preuve d’originalité dans la représentation qu’il a et qu’il se fait d’un espace, et dans la pratique de celui-ci. Le mode d’hébergement Airbnb favorise l’autonomisation des touristes et formalise une autre expérience de la ville. Ainsi, ils déploient des stratégies pour se placer dans l’espace et réserver le « meilleur » logement possible à un moment t, à partir de leurs objectifs touristiques, de leurs contraintes, de leur capital économique et culturel et de leurs compétences spatiales.
Mots clés : géographie ; tourisme ; Airbnb ; Internet ; métropole touristique ; Bordeaux ; habiter, compétences