Mirwais Rahimi soutiendra sa thèse intitulée «La planification de Kaboul. La connaissance locale comme projet pour “sauver” l’eau » le jeudi 27 septembre 2023 à 14 h 30 à la Maison des Suds (Pessac).
Jury :
- Divya LEDUCQ, Professeur, IAUGL, Université de Lille, rapporteure
- Sylvain RODE, MCF HDR, Université de Perpignan Via Domitia, rapporteur
- Pietro Anders CALOGERO, MCF, San Francisco State University
- Carlos GOTLIEB, Professeur, École Nationale Supérieure d’Architecture et du Paysage de Bordeaux
- Jean-Michel ROUX, Professeur, IATU, Université Bordeaux Montaigne
Résumé :
La ville de Kaboul est sillonnée par l’eau, parfois coléreuse et envahissante mais le plus souvent bien en peine de trouver son chemin tant elle est affaiblie. Plus la place de l’eau est négligée et plus la ville approche de sa fin. Kaboul souffre en effet de l’absence d’une infrastructure urbaine qui prenne en compte l’enjeu d’une gestion de l’eau appropriée à un contexte de forte augmentation de la population, engendrant pénurie et pollution. Compte tenu de l’épuisement progressif des ressources souterraines qui permettent d’approvisionner en eau les habitants, la ville ne pourra pas résister plus de 20 mois à la sécheresse, ce qui est d’autant plus inquiétant en regard de l’évolution du climat. L’incapacité à prendre des décisions, l’absence de coordination des projets et des actions conduites par les acteurs urbains, ainsi que leur méconnaissance des traditions locales et de la volonté des habitants, ont non seulement diminué la réserve d’eau souterraine mais ont aussi contribué à la polluer. Les tentatives de planification, dont les Master-Plans (de 1964 à 2021), se retrouvent donc dans une impasse et échouent les unes après les autres, laissant la ville à l’abandon et les habitants en souffrance. Dans cette ville où les zones informelles sont largement majoritaires, une collaboration étroite entre pouvoirs publics et habitants pourrait être la promesse d’une planification réussie. Le premier acte pour atteindre cet objectif, étudié dans le cadre de cette thèse, serait la mise en oeuvre d’une plateforme numérique collaborative et contributive visant à permettre la coordination des projets en se référant à un socle de connaissances stables et accessibles à tous.
Mots clés : Acteurs urbains, connaissance locale, gestion de l’eau, infrastructure urbaine, Kaboul, Master-Plan, plateforme collaborative, zone informelle.