Béatrice Collignon

Bordeaux UniversitéProfesseur d’université
Maison des Suds 12 Esplanade des Antilles 33600 Pessac Téléphone professionnel: 05 56 84 68 40

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Thèmes de recherche et programmes en cours :
Mes travaux s’inscrivent principalement dans le champ théorique des postcolonial studies (j’emploie l’expression anglaise en raison des incertitudes françaises autour de l’interprétation des “études post-coloniales”, cf. Collignon 2007, EchoGéo), dans le cadre d’une recherche du dépassement de la fracture épistémologique entre savoirs « vernaculaires » et savoir « savant » et non pas comme adhésion à la simple déconstruction des géographies coloniales.
Les apports de la New cultural geography, à la rencontre de la géographie culturelle et de la géographie sociale, sont également essentiels dans l’élaboration de mes approches, ainsi que ceux de la critique postmoderniste. Les propositions de la géographie radicale et plus encore les épistémologies féministes jouent aussi un rôle important dans ma réflexion.
Mes travaux se situent à la croisée de la géographie sociale et de la géographie culturelle et portent sur la “géographicité” des habitants de la Terre, c’est à dire sur le sens que diverses sociétés donnent, collectivement, à l’expérience géographique d’“êtres humains sur la terre” (pour citer A. Berque ; 1996). Ceci m’a conduite à explorer tour à tour : les perceptions des paysages et des espaces vécus ; les espaces domestiques comme “espace premier” de cette expérience humaine ; la construction des territoires en lien avec les identités et le rôle des toponymes dans ces constructions ; les représentations et les imaginaires géographiques de l’ici et de l’Ailleurs comme éléments essentiels de la construction de cette “géographicité”, la place de la mobilité hors du territoire « local » dans la vie contemporaine des Inuit du Canada.
Appréhendant la géographicité comme mise en sens d’une expérience (composée d’expériences multiples et multiformes), ces objets et processus sont travaillés dans une perspective épistémologique qui s’intéresse aux savoirs géographiques, vernaculaires et savants. Ce questionnement théorique s’appuie sur des recherches empiriques, en particulier, mais non exclusivement, sur ce qui est devenu mon terrain privilégié : l’arctique inuit. Mon intérêt pour la construction du savoir m’a amenée à travailler depuis quelques années la question de l’éthique de la recherche, en tant qu’interrogation sur ce que nous produisons, en relation avec les termes suivant lesquels nous définissons la responsabilité du chercheur. Du point de vue méthodologique, j’assume une grande proximité avec les anthropologues et plus précisément avec l’enquête de type ethnographique. Par ailleurs, à partir de 1998, j’ai investi le monde de l’audio-visuel par la réalisation de films documentaires (en format vidéo) comme outil de recherche, comme forme alternative d’écriture scientifique et comme moyen de diffusion de la recherche. Ma pratique de ces documents, par le tournage et le montage, nourrit une autre approche des modalités de construction et de transmission des savoirs géographiques.

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