Objectifs, problématique, méthodes et terrains de recherche

Ce projet se propose de questionner le « droit à la ville » (Lefebvre, 2009) en partant des expériences quotidiennes de personnes exilées en situation de précarité à l’intérieur de la métropole bordelaise, et de personnes « engagées » qui, à leur contact, essaient de limiter les incertitudes (Castel, 2013). En portant nos regards croisés de chercheures, de professionnelle de terrain de l’action sociale et d’actrices du monde culturel, sur deux aspects centraux de ces quotidiens en errance que sont l’habitat et l’alimentation, nous interrogeons ainsi les dynamiques d’(in)hospitalités à l’œuvre dans la métropole bordelaise, les marges, mais aussi les bricolages (Bastide, 1970) qui s’opèrent sous nos yeux, parfois dans les interstices de la ville (Agier et al., 2011).

La rencontre de l’anthropologie, du travail social et de l’image nous fait conduire une recherche de terrain qui s’appuie sur des temps longs au contact de nos interlocuteur.ices. Nous adaptons notre méthodologie au fil de nos rencontres de terrain, dans des squats, dans des associations d’aide alimentaire, et en déambulant avec celles et ceux qui acceptent de se faire guide, nous dévoilant ainsi leurs expériences de la ville. La parole (informelle ou enregistrée), la photographie, la production d’un court métrage, et la création d’une carte sensible, sont au cœur de ce projet, à travers lequel nous tentons de co-construire une recherche sensible, avec nos interlocuteur.ices.